Après la guerre, la vie continue pour Marie-Blanche et Rémi. On les retrouve à Montréal, rue Saint-Denis, chez les beaux-parents. Éva, la belle-mère d’Eugénie, porte en elle le souvenir de terribles événements dont elle fera part à Marie-Blanche. Le beau-frère Louis est aussi porteur d’un lourd secret. La vie n’est pas facile pour le couple, mais il aura bientôt la chance d’accéder à la propriété. Le Québec de ces années-là est en pleine effervescence, avec le baby boom, la reprise économique, la ruée des jeunes vers la ville à la recherche de travail, l’émergence de nouveaux quartiers en banlieue. La famille s’agrandit, les enfants naissent, les difficultés économiques apparaissent. Les temps sont durs et la petite famille peine à joindre les deux bouts. Rémi est congédié, retrouve un emploi précaire, se débat pour arriver à nourrir sa famille, pendant que son épouse fait le maximum pour aider son mari. Les nouvelles de la famille de Québec ne sont pas bonnes, et le drame éclate du côté de Simone. Un scandale est évité dans la famille d’Estella, qui ne réussit pas à s’affranchir d’un mariage désastreux. D’autres membres de la famille vivent aussi des moments difficiles.
Un vent nouveau souffle sur le Québec et le monde, avec la montée des revendications libérales, l’arrivée de René Lévesque, la fondation du Parti Québécois, la crise d’octobre, la crise des missiles cubains, l’assassinat de John Kennedy, la guerre froide, etc. C’est une époque mouvementée et particulière.
Parallèlement à ces bouleversements socio-politiques, une grave crise éclate au sein de la famille Blais. Pendant un long moment, le couple vacille sur ses fondements. Un drame s’y vit qui n’épargne personne. Marie-Ève et Simon essaient d’aider leurs parents à trouver une solution acceptable. La famille réussira-t-elle à survivre au séisme de magnitude 7 qui s’est abattu sur eux? Les enfants l’ignorent à ce moment-là et rien ne permet d’y croire à prime abord. Le focus se déplace ensuite sur la fille-aînée de Marie-Blanche, Éveline. La boucle se referme sur elle. Après deux générations de quasi analphabètes, voici que celle-ci, issue de la troisième génération, est plus scolarisée et peut bénéficier et tirer partie des fruits de la révolution tranquille. Éveline étudie dans un collège privé et rêve d’écrire un jour. Elle comprend enfin ce qu’elle doit aux générations qui la précèdent et elle finit par leur rendre grâce.
Le tome dernier marque donc la fin d’une lutte de quarante ans où on voit trois générations de femmes de milieu populaire se battre avec les outils à leur disposition, pour que leur famille, leurs enfants, réussissent à s’en sortir avec dignité, la tête haute.